Espace Mémoriel de la Résistance et de la Déportation
Visites sur réservation pour les groupes et les scolaires, du lundi au vendredi. Un lieu d'histoire et de pédagogie... au coeur du vieil Angoulême. Cinq thématiques permettent d’aborder la période 39-45 de manière très accessible : l’occupation, la répression, la déportation, la résistance et la libération. L’Espace Mémoriel de la Résistance et de la Déportation, réalisé sous la direction du service du Patrimoine du Département, est géré par la Direction des Archives Départementales qui est chargée de collecter, conserver, classer et valoriser les collections de ce fonds. Pour tout renseignement et réservation, vous pouvez contacter les Archives Départementales au 05 16 09 50 11.
Nos photos, lors de notre visite :
En mai-juin 1940, la Charente accueille des réfugiés de l'est de la France : 82 000 Lorrains, 5 700 Alsaciens et des milliers d'autres évacués.
Le 24 juin 1940, la 2e division Verfugunstruppe (troupe spéciale d'intervention) Das Reich, appuyée par d'autres unités de la Wermacht, fait son entrée à Angoulême. Ces troupes neutralisent et font prisonniers les nombreux soldats français réfugiés dans la ville. On estime leur nombre entre 10 et 20 000. Ils seront rendus à la liberté dans les jours suivants. Le 27 juin 1940, les autorités allemandes autorisent le retour des réfugiés possesseurs d'un véhicule, à l'exception des évacués d'Alsace-Lorraine. Des familles entières sont hébergées par les familles d'accueil charentaises, d'autres trouvent un logement. La division Das Reich, qui se rendra tragiquement célèbre en 1944, va continuer sa "guerre éclair" en rejoignant au plus vite la frontière espagnole pour définir rapidement la ligne de démarcation qui va couper la France en deux. Angoulême, en zone occupée, sous autorité allemande devient le siège d'une "Feld Kommandantur". La frontière avec la zone libre, familièrement appelée zone nono (non occupée) passe à environ 20 kilomètres d'Angoulême, scindant le département en 2. Cette partie subira le régime de Vichy. Le 20 août 1940 part d'Angoulême un convoi de républicains espagnols : le convoi des 927. c'est le premier convoi de l'histoire de la Déportation en Europe. Les hommes de plus de 13 ans seront dirigés vers les camp de Mauthausen où très peu survécurent, les femmes et les enfants seront rendus à Franco. Ces réfugiés avaient été rassemblés au camp de La Combe aux Loups à Ruelle-sur-Touvre et le camp des Alliers à Angoulême qui servit également de camp de concentration pour les nomades.
source photo : Arch. fam. Vilain crédit photo : D.R.
Le 21 octobre 1941 le jeune Gontran Labrégère, qui avait tenté, avec son ami Jean Pierre Rivière d'incendier en gare d'Angoulême un train de paille et de munitions est fusillé par les occupants. C'est le premier d'une longue liste de 98 résistants ou otages originaires de Charente. En 1942, le maire Gustave Guillon est destitué par Vichy, accusé d'appartenir à une organisation déclarée hors la loi par le régime. Il sera remplacé par un notable, l'industriel Ariste Pallas qui restera maire jusqu'en 1944. Dans la nuit du 8 au 9 octobre 1942, 422 juifs juifs sont arrêtés et rassemblés à la Salle Philharmonique d'Angoulême (actuellement le Conservatoire Gabriel Faure). Le 15 octobre, sur instructions de la SIPO/SD de Poitiers, 387 juifs sur les 422 arrêtés partent d'Angoulême pour Drancy. Ils seront tous déportées vers Auschwitz. Huit survivants en reviendront. Les autorités continueront les arrestations : 12 à Montemboeuf, 4 à Ligné, 36 à Cognac... Le 11 décembre 1942, une loi relative à l'apposition de la mention "Juif" sur les titres d'identité délivrés aux juifs étrangers et français est publiée dans toute la France. Le 19 mars 1944 un bombardement fait d'importants dégâts et une victime à la Poudrerie nationale. Le 15 juin et le 14 août 1944, la gare est la cible des forteresses volantes qui déversent un tapis de bombes faisant peu de dégâts à l'ennemi mais causant la mort de 242 victimes, détruisant 400 maisons et faisant 5 000 sinistrés. À la fin du mois d'août 1944 la Colonne Elster qui réunit des débris de différentes unités allemandes et la Légion Hindoue traverse la ville sans incident notable en se repliant. Différentes unités des FFI du département et des renforts venus de Dordogne commencent alors l'encerclement de la ville. Le soir du 31 août l'attaque est lancée, mettant en fuite les restes de la garnison allemande. Celle-ci n'a heureusement pas eu la possibilité d'organiser la défense de la ville en utilisant les nombreux et redoutables ouvrages fortifiés érigés dans ce but.Cette attaque aura fait cependant 51 victimes dans les rangs des différentes unités engagées : Maquis de Bir Hacheim, Groupe Soleil, SSS (Section spéciale de sabotage)... Dans la nuit du 31 août au 1er septembre la ville est libérée, un Comité de Libération et un nouveau préfet sont installés.
(source : http://www.ajpn.org/commune-Angouleme-en-1939-1945-16015.html)